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Du Botox pour traiter la migraine chronique


Du Botox pour traiter la migraine chronique | Institut de formation 100-T

Après deux refus, l’Institut d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) a finalement décidé de recommander au ministère de la Santé d’inclure sous certaines conditions le Botox dans la liste des médicaments pour le traitement de la migraine chronique.


L’indication reconnue pour le paiement du médicament est le traitement prophylactique des céphalées chez les personnes ayant un diagnostic de migraine chronique (au moins 15 jours par mois de céphalées durant quatre heures ou plus). Pour y avoir droit, le patient devra d’abord avoir essayé sans succès trois médicaments prophylactiques, dont au moins un antidépresseur, un anticonvulsivant et un antihypertenseur. La durée maximale de l’autorisation initiale est de neuf mois, et de 12 mois pour les autorisations subséquentes.


Actuellement, au Québec, le Botox figure à la section des médicaments d’exception pour le traitement de certaines conditions médicales, dont le strabisme et l’hyperhidrose axillaire grave (sudation excessive des aisselles). Il est également inscrit sur la liste des médicaments pour le traitement d’un certain type d’incontinence urinaire.


L’INESSS en est à sa troisième évaluation du Botox pour le traitement de la migraine chronique. L’organisme n’avait pas jusqu’ici reconnu sa valeur thérapeutique, estimant que les résultats des études ne permettaient pas de dégager de bénéfice clinique suffisant.


Diminution des céphalées


Après avoir analysé d’autres études, l’INESSS conclut dans son avis publié la semaine dernière que, bien que les patients migraineux traités au Botox aient une diminution modeste du nombre mensuel de jours de céphalées, cette baisse est combinée à une intensité moindre des céphalées ainsi qu’à une meilleure fonctionnalité et qualité de vie, «ce qui a été possiblement sous-estimé lors des évaluations antérieures».

Pendant ses travaux, l’INESSS a reçu quelques lettres de cliniciens, dont une signée par 23 neurologues et approuvée par l’Association des neurologues du Québec. Selon eux, les traitements préventifs actuellement disponibles sont peu efficaces et sont souvent cessés à cause d’effets indésirables.

«Ces neurologues utilisent l’onabotulinumtoxinA [Botox] depuis plusieurs années chez des patients […]. Ils constatent que l’efficacité globale du traitement dépasserait celle observée dans les études cliniques. Ils font notamment état d’une amélioration de la qualité de vie, de la santé mentale et de la productivité au travail chez plusieurs patients», rapporte l’INESSS.


Cause d’invalidité

La migraine chronique, qui est l’une des principales causes mondiales d’invalidité et pour laquelle il n’y a aucun traitement curatif, se définit par la présence de céphalées au moins 15 jours par mois pendant plus de trois mois. La céphalée de la personne migraineuse persiste pendant quatre à 72 heures et est accompagnée notamment de nausée, de vomissement, de photophobie ou de phonophobie. Selon les données canadiennes les plus récentes, 8,4 % de la population serait atteinte de migraine, qui touche davantage les femmes et les adultes d’âge moyen.


L’INESSS calcule que pour un cycle de traitement de 12 semaines au Botox, le coût est de 723 $, auquel s’ajoute celui des services professionnels des médecins pour la séance d’injection. «Le coût est supérieur à ceux des traitements médicamenteux usuels pour la prophylaxie de la migraine chronique», indique-t-il.

Mais selon l’INESSS, le besoin de santé est «important». «La migraine chronique entraîne un fardeau pour la personne qui en est atteinte et pour son entourage. La maladie contraint les patients à restreindre leurs activités, à abandonner leur emploi ou à demeurer à la maison. […] L’onabotulinumtoxinA pourrait augmenter les capacités et la productivité des patients atteints de migraine chronique», conclut l’organisme, qui souligne du reste qu’il y a actuellement peu de médecins injecteurs qualifiés pour administrer du Botox aux patients migraineux.


L’avis de l’INESSS a été transmis en avril au ministère de la Santé et est toujours en analyse.

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